samedi 17 février 2018

Qui était Jean ARNAUD, du Tablier, guillotiné en 1793 à Fontenay-le-Comte ?


   
    En 1793, Jean ARNAUD, dit Massais, instituteur de la jeunesse chez le citoyen AULNEAU, demeurait au bourg du Tablier (Vendée) (Archives de Vendée, L 1516).

    Jérôme AULNEAU (1752-1804), procureur fiscal des châtellenies du Tablier, était un " bourgeois vivant noblement " dans le bourg, avec sa première femme, Marie Anne CAILLAUD (1758-1840, fille de Jean Baptiste Aimé CAILLAUD - ca.1724-1794 - avocat et juge sénéchal de la châtellenie du Tablier), et leurs six enfants âgés de 4 à 12 ans. ARNAUD instruisait-il aussi les autres enfants de la paroisse ? Etait-il régent du Tablier comme l'indiquent certains auteurs ?

    Issu d'une famille de marchands du Poiré-sur-Vie (Vendée), Jean ARNAUD avait été baptisé au Poiré sur Vie (Vendée) le jour même de sa naissance, le 8 février 1756. Le célébrant ne devait pas être au mieux de sa forme ce dimanche quand il rédigea l'acte de baptême de celui-ci, fils d'autre Jean : il omit en effet d'indiquer le nom de sa mère, prénommée seulement Marie, et de mentionner l'existence d'un parrain ! La marraine ne lui échappa pas: il nota qu'elle s'appelait Marie FETIVEAU (AdV ,vue 411/452).

    En établissant la généalogie de la famille ARNAUD présente au Poiré à cette époque,  on peut arriver, par plusieurs recoupements, à être pratiquement certain que Jean ARNAUD était issu du premier mariage de Jean ARNAUD (ca.1734-1788), marchand au Poiré, avec Marie Anne (ou Marianne) ORCEAU (ca. 1729-1766), célébré au Poiré le 22 avril 1755 (AdV, vue 393/452).  Sa naissance eut lieu un peu plus de huit mois après ce mariage.

    Quant à sa marraine, Marie FETIVEAU (ou FESTIVEAU), elle était sans doute la dernière des trois épouses de son grand-père, Jean ARNAUD,  avec lequel elle s'était mariée au Poiré le 4 mai 1751 (AdV, vue 308/452).

     On ne possède que peu de renseignements sur Jean ARNAUD. On sait qu'avec les autres officiers municipaux du Tablier, André MARTINEAU, maire, JEANNET, officier municipal et lui, qualifié de  " président de la commune " il va reconnaître, le 24.1.1793, que les scellés qu'ils avaient apposés sur les papiers des greffes de la châtellenie de La Gerbaudière, juridiction supprimée à cette date, et " qui ont été entre les mains " d'André MARTINEAU et de Philippe PAINEAU, sont sains et entiers (AdV, L 937 et 938).

      Lors du soulèvement, il commande d'abord la compagnie du Tablier qui participe aux attaques des Sables d'Olonne les 24 et 29.3.1793 qui se soldent par un échec des Vendéens. Est-ce la mise en cause de SANT-PAL dans la disparition du trésor de l'armée qui lui fait quitter la division de celui-ci ? Ou bien veut-il se rapprocher de sa famille au Poiré ?  Un comité ayant été établi par les brigands dans cette commune, il en devient membre, puis commandant en second de l'armée de JOLY. Il aurait " forcé les habitants d'Aizenay à marcher contre les patriotes en les menaçant de coups de sabre ".
   
      Tombé au pouvoir des Bleus dans les premiers temps de l'insurrection, il fut emmené en prison à Fontenay-le-Comte et condamné à mort par le Tribunal Criminel de la Vendée, comme brigand, le 29 du premier mois de l'an II (29 vendémiaire an II - 20 octobre 1793).

     Il fut guillotiné sur la Place de la Liberté le même jour,sur les quatre heures et demi du soir. La déclaration de son décès a été faite à l'officier public du secteur ouest de Fontenay, par Isaac GUILLET, avoué au tribunal, âgé de 55 ans, et par Jean Baptiste PERREAU, prêtre, curé de la paroisse Notre-Dame, âgé de 40 ans  (AdV, vue 216/468). La table des décès du registre (AdV, vue 438/468), le nomme Jean ARNAULT.
   
     Avec lui, le même jour, fut guillotiné et enterré une personne qu'il connaissait bien : Pierre Louis BOUGREAU (38 ans, instituteur de la jeunesse au Poiré sur Vie et capitaine de cette paroisse), dans " une fosse pour deux hommes " préparée par CARTAUD, ex-sacristain, en vertu des réquisitions qu'il avait reçues de la commune de Fontenay et sur ordre du citoyen GIRARD (AdV 215/468. Notices Historiques du comte de LA BOUTELIERE).

         

 



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