lundi 19 février 2018

Maisons incendiées au Tablier pendant la guerre de Vendée


     On se connaîtra sans doute jamais le nombre exact de bâtiments incendiés durant la guerre de Vendée dans la commune du Tablier ou dans les communes environnantes.

     Les listes nominatives des propriétaires qui ont demandé à bénéficier, sous l’Empire, de la prime accordée pour la reconstruction des maisons détruites par la guerre (F/13/1822, 231 pièces qui viennent d'être mises en ligne sur le site des Archives de Vendée), nous livrent cependant quelques renseignements.

     Six propriétaires de biens au Tablier figurent en effet sur ces listes :  RORTHAIS Vve St PAL, Auguste DEMAUCLER, Louis Augustin BOUVIER, Louis GALLERNEAU, Louis PILLET et Pierre VIAUD.

     RORTHAIS Vve St PAL : Marie Louise Françoise de RORTHAIS était la veuve du chef vendéen, Joseph Claude Léon SAIGNARD de SAINT-PAL (1750-1805).
     Sa demande portait sur une maison de maître composée de plusieurs chambres hautes et basses, brûlée à moitié, et dont la reconstruction était estimée à 3.600 francs. Sa prime s'éleva à 800 francs (AN F13/1822-9, vue 13/20).
     Dans un autre registre des maisons commencées en 1808 et construites avant 1810 (AN F13/1822-10, vue 15/17), il était noté pour la veuve de SAINT-PAL une  dépense totale de 4.000 francs dont 3.200 francs pour le propriétaire et 800 francs pour la portion du gouvernement.
   
     Auguste DEMAUCLER : Sans doute Jacques Pierre Auguste MAUCLERC (né le 19.1.1778 à St Christophe du Ligneron - vue 360/407) qui avait épousé Aimée Marie MAUCLERC à St Christophe du Ligneron le 2 mars 1813 (vue 65/384).
     La reconstruction de ses biens (cinq chambres basses, cinq hautes avec trois cabinets, une chambre au second formant un pavillon, et deux caves) était estimée 6.000 francs. La prime fut de 800 francs (AN F13/1822-9, vue 13/20).
 
    Louis Augustin BOUVIER avait épousé Marie-louise Catherine Thérèse GAUVRIT (elle signe GAUVERIT) le 12 janvier 1777 à St Etienne du Bois (vue 184/238).
     Ses biens incendiés comprenaient deux chambres basses, un vestibule et autant dans le haut. Leur reconstruction, estimée à 3.000 francs, donnera lieu à une prime de 700 francs (AN F13/ 1822-9, vue 13/20).

     Louis GALLERNEAU : Sans doute Louis GALLERNEAU (1778-1823, époux de Marie Jeanne PERCOT), sabotier au Puy du Tablier.
     Il avait pétitionné pour la reconstruction, estimée 300 francs, d'une chambre au rez-de-chaussée. Il reçut une prime de 75 francs (AN F13/1822-12, vue 9/18).

     Louis PILLET : Soit Louis PILLET (1772-1822, époux de Jeanne DOUSSAIN) qui était maréchal au Puy du Tablier, soit Louis PILLET (1781-1823, époux de Marie Anne GALERNEAU puis de Marie GREFFARD), qui fut agriculteur / foulon à La Vrignaie du Tablier.
     Il avait demandé la reconstruction d'une chambre au rez-de-chaussée et grenier au-dessus. L'estimation des travaux était de 800 francs. Sa prime fut de 200 francs (AN F13/1822-13, vue 6/18).

     Pierre VIAUD :  Sans doute Pierre François VIAUD (1778-1825, époux de Marie Anne / Marianne PILLET) foulon / marchand à La Grassonnière du Tablier. L'incendie de ses biens portant sur une chambre au rez-de-chaussée et grenier au-dessus entraînera une reconstruction estimée à 300 francs. Le gouvernement lui accordera une prime de 75 francs (AN F13/1822-13, vue 8/18).

samedi 17 février 2018

Qui était Jean ARNAUD, du Tablier, guillotiné en 1793 à Fontenay-le-Comte ?


   
    En 1793, Jean ARNAUD, dit Massais, instituteur de la jeunesse chez le citoyen AULNEAU, demeurait au bourg du Tablier (Vendée) (Archives de Vendée, L 1516).

    Jérôme AULNEAU (1752-1804), procureur fiscal des châtellenies du Tablier, était un " bourgeois vivant noblement " dans le bourg, avec sa première femme, Marie Anne CAILLAUD (1758-1840, fille de Jean Baptiste Aimé CAILLAUD - ca.1724-1794 - avocat et juge sénéchal de la châtellenie du Tablier), et leurs six enfants âgés de 4 à 12 ans. ARNAUD instruisait-il aussi les autres enfants de la paroisse ? Etait-il régent du Tablier comme l'indiquent certains auteurs ?

    Issu d'une famille de marchands du Poiré-sur-Vie (Vendée), Jean ARNAUD avait été baptisé au Poiré sur Vie (Vendée) le jour même de sa naissance, le 8 février 1756. Le célébrant ne devait pas être au mieux de sa forme ce dimanche quand il rédigea l'acte de baptême de celui-ci, fils d'autre Jean : il omit en effet d'indiquer le nom de sa mère, prénommée seulement Marie, et de mentionner l'existence d'un parrain ! La marraine ne lui échappa pas: il nota qu'elle s'appelait Marie FETIVEAU (AdV ,vue 411/452).

    En établissant la généalogie de la famille ARNAUD présente au Poiré à cette époque,  on peut arriver, par plusieurs recoupements, à être pratiquement certain que Jean ARNAUD était issu du premier mariage de Jean ARNAUD (ca.1734-1788), marchand au Poiré, avec Marie Anne (ou Marianne) ORCEAU (ca. 1729-1766), célébré au Poiré le 22 avril 1755 (AdV, vue 393/452).  Sa naissance eut lieu un peu plus de huit mois après ce mariage.

    Quant à sa marraine, Marie FETIVEAU (ou FESTIVEAU), elle était sans doute la dernière des trois épouses de son grand-père, Jean ARNAUD,  avec lequel elle s'était mariée au Poiré le 4 mai 1751 (AdV, vue 308/452).

     On ne possède que peu de renseignements sur Jean ARNAUD. On sait qu'avec les autres officiers municipaux du Tablier, André MARTINEAU, maire, JEANNET, officier municipal et lui, qualifié de  " président de la commune " il va reconnaître, le 24.1.1793, que les scellés qu'ils avaient apposés sur les papiers des greffes de la châtellenie de La Gerbaudière, juridiction supprimée à cette date, et " qui ont été entre les mains " d'André MARTINEAU et de Philippe PAINEAU, sont sains et entiers (AdV, L 937 et 938).

      Lors du soulèvement, il commande d'abord la compagnie du Tablier qui participe aux attaques des Sables d'Olonne les 24 et 29.3.1793 qui se soldent par un échec des Vendéens. Est-ce la mise en cause de SANT-PAL dans la disparition du trésor de l'armée qui lui fait quitter la division de celui-ci ? Ou bien veut-il se rapprocher de sa famille au Poiré ?  Un comité ayant été établi par les brigands dans cette commune, il en devient membre, puis commandant en second de l'armée de JOLY. Il aurait " forcé les habitants d'Aizenay à marcher contre les patriotes en les menaçant de coups de sabre ".
   
      Tombé au pouvoir des Bleus dans les premiers temps de l'insurrection, il fut emmené en prison à Fontenay-le-Comte et condamné à mort par le Tribunal Criminel de la Vendée, comme brigand, le 29 du premier mois de l'an II (29 vendémiaire an II - 20 octobre 1793).

     Il fut guillotiné sur la Place de la Liberté le même jour,sur les quatre heures et demi du soir. La déclaration de son décès a été faite à l'officier public du secteur ouest de Fontenay, par Isaac GUILLET, avoué au tribunal, âgé de 55 ans, et par Jean Baptiste PERREAU, prêtre, curé de la paroisse Notre-Dame, âgé de 40 ans  (AdV, vue 216/468). La table des décès du registre (AdV, vue 438/468), le nomme Jean ARNAULT.
   
     Avec lui, le même jour, fut guillotiné et enterré une personne qu'il connaissait bien : Pierre Louis BOUGREAU (38 ans, instituteur de la jeunesse au Poiré sur Vie et capitaine de cette paroisse), dans " une fosse pour deux hommes " préparée par CARTAUD, ex-sacristain, en vertu des réquisitions qu'il avait reçues de la commune de Fontenay et sur ordre du citoyen GIRARD (AdV 215/468. Notices Historiques du comte de LA BOUTELIERE).

         

 



jeudi 1 février 2018

Jean JARRY, garde-champêtre au Tablier en 1804


     Le 29 germinal an 12 (19 avril 1804), à Mouzeuil-Saint-Martin (Vendée), avait lieu le mariage de Jacques François BARRILLAUD, journalier, avec Jeanne JARRY (° 23.10.1768 à Simon La Vineuse), fille de confiance, demeurant tous deux à Mouzeuil (18/361).
     Parmi les témoins se trouvait Jean JARRY, 51 ans (° vers 1755), garde-champêtre au Tablier, qui apposait sa signature sur le registre. L'acte ne précise pas son lien de parenté avec l'épouse.